Lien
Bizarrement, le lien avec avec soi-même est parfois difficile à faire. Parce qu’il est plus facile, par habitude, par docilité, de suivre les chemins tracés, par d’autres, et de répondre à ce qui est attendu de nous. Ce n’est pas forcément ce qu’on voudrait, mais cela a l’avantage d’être connu, tangible, donc de procurer en apparence un certain confort. Tandis que pousser une porte pour affronter l’inconnu et aller vers ce qui n’avait pas été imaginé peut être effrayant. Alors, on vit comme ça, et on s’en accommode, plus ou moins bien.
Et puis, il arrive un moment où ce n’est juste plus possible. On se sent à l’étroit, comme dans des vêtements étriqués. La machine est allée à son maximum, et le moteur est cassé, plus de dynamique, plus de dynamisme à l’intérieur. C’est comme se réveiller d’un long sommeil.
Ce qui est surprenant, c’est que sur le chemin déjà parcouru, il y avait, il y a eu, des signes annonciateurs - rencontres, lectures, centres d’intérêt récurrents - mais qui sont passés « inaperçus », ou plutôt que je n’ai pas voulu ou su voir. Ils étaient là, et je n’ai pas fait le lien. Ce qui se découvre n’est pourtant que la mise à jour de ce qui sommeillait, et que l’on ne s’autorisait pas à exprimer.
Avoir la sensation d’être arrivée quelque part et sentir que ce quelque part n’est qu’un départ. Drôle d’impression d’être arrivée, enfin, au début.