Pause méridienne
Qu'il est doux de pouvoir se poser une petite heure, au soleil, parmi les touristes et les vendeurs de souvenirs... Laisser tomber les "choses à faire", l'obsession de vouloir rentabiliser le temps (quelle horrible expression quand on y songe, que nous a-t-il fait, le temps, pour qu'on veuille le passer à la moulinette de la rentabilité?) et se dire qu'aujourd'hui, à midi, on a un rendez-vous avec soi-même, seule parmi la foule, anonyme parmi les inconnus, et du coup, comme étrangère dans un lieu familier.
Ne plus penser qu'après il y a un travail à rendre, des coups de fil à passer, une soirée chargée en perspective. Rien n'est oublié bien sûr, mais tout est un peu comme éloigné, ailleurs, à distance.
Se promener - ou se poser dans l'herbe, prendre son livre - ou pas, regarder autour de soi - ou fermer les yeux, mais prendre le soleil, ne plus avoir froid. Etre libre, un instant peut être, mais complètement. Etre là.