L'expérience du labyrinthe
Au début du labyrinthe, j’ai pensé que ce serait une expérience amusante, une sorte de jeu.
Mais finalement… pas du tout.
Très rapidement, j’ai eu peur. Peur de m’être trompée. Peur de ne pas arriver jusqu’au bout et de rester à tourner en rond, condamner à tourner, encore, encore, toujours, éternellement. Sensation d’oppression. Parce que dès le début, on s’approche rapidement du centre. Mais je ne peux pas être déjà arrivée… Si je suis déjà au centre, c’est forcément qu'il y a une erreur, c’est que j’ai brûlé des étapes, j’ai franchi des lignes interdites. Donc je me suis trompée. C’est ce donc qui fausse tout. Ces évidences qu'on ne remet pas en question, ces certitudes.
Et puis non ouf, je ne suis pas arrivée. Ce n’est pas parce que je me suis approchée du centre que je suis arrivée, non, je ne me suis pas trompée.
Certes, on s’approche du centre très vite lorsqu’on entre dans le labyrinthe, mais pour s’en éloigner. Chaque chose en son temps. Et non, on ne tourne pas en rond. On avance, des petits pas, des plus grands, certains couloirs sont courts, d’autres plus longs. Mais il n’y a pas de marche arrière, juste une marche progressive, dont le rythme varie.
Et puis après, viennent des questions. Quel est le but ? Arriver au centre, dans cet antre réservé aux initiés, symbole du savoir, de la connaissance de soi, de la connaissance du monde?
Ou bien l’objectif est il d’arriver à sortir de ce labyrinthe, de trouver l’issue, de se libérer des carcans et de l’étroitesse ?
Le long de ce parcours, ce sont nos questionnements humains qui surgissent : la peur de prendre une mauvaise route, l’envie de transgresser en traversant une ligne, le sens de nos existences…
En tout cas, j’y ai ressenti ce manque de confiance en moi que je connais (trop) bien. J’ai effectué un voyage intérieur, symbolisé par l’arrivée au centre, mais qui ne se termine pas là, il faut ressortir, et c’est plus fort, plus confiant qu'on en ressort. Parce qu'on a réussi.
Le labyrinthe est un beau symbole de la vie, de la recherche de soi même, des tâtonnements qui jalonnent la route, des doutes, des retours sur soi, mais au final de nos avancées.
Cette expérience n’a pas été sereine pour moi. Mais elle a été instructive et riche.
Ce chemin, il faut le faire, le vivre. Nul ne sait où il nous mène. Mais il n’est certainement pas nécessaire de chercher à tout comprendre tout le temps. Il est essentiel aussi de se laisser guider par nous même, de se faire confiance, et de ne pas être constamment dans l’après, dans l’objectif. Être soi même le chemin.
Le labyrinthe, c’est le moment présent.